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ACTES DU DESERT

La culture est un système de protection diffus et a-centré. Son utopie (son absence de lieu) sert le salut du monde dans sa continuation, et elle est incompatible avec la poursuite de sa fin. Si la société peut accepter et même désormais prescrire et ainsi anticiper tous les actes possibles de rupture, ce n’est que parce qu’ils sont instantanément ré-attribués à un sujet qui, pour elle, n’existe pas.


Francesco Masci, SUPERSTITIONS (Editions Allia, 2005)

AVERTISSEMENT



Prévus dès l’origine pour une création à quatre, les « ACTES DU DESERT » se sont enrichis tout récemment de la collaboration d’un autre acteur au motif qu’il valait mieux envisager un effacement des traces que nous inscririons dans le sable et sur d’autres supports plutôt par le biais d’une action chorégraphique que par celui de la nature. 


C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de ne pas remanier dans son principe même le texte explicatif du déroulement des événements recensés dans « AU BORD DE L’INEXPRIMABLE » [une autre éthique du secret] et d’introduire à cet effet une seconde partie très nettement distincte intitulée « CI-GIT, LE POINT » [la chasse aux traces].


L’apport d’une captation vidéographique - axée essentiellement sur la seconde partie - n’affectera en aucune manière le rôle primordial de la prise de vue photographique.




>PREMIÈRE PARTIE : L’ACTION des PEINTRES



  Les « ACTES DU DESERT » ont vu le jour les 13 et 14 janvier 2006 dans le désert à la périphérie de TOMBOUCTOU au MALI. Deux peintres-calligraphes, deux photographes et un chorégraphe ont décidé de jeter leur dévolu par un ensemble ritualisé de signes [appuyé par des paroles en suspens] en un point de convergence entre le zéro et l’infini où cosmos et sacré, présence minérale à ciel ouvert et croyances fétichistes nouent et dénouent encore des rapports très intimes.


    L’action a consisté pour les deux peintres à poser à l’intérieur d’un cercle immense ou à l’extérieur de ce dernier, tout au long de la journée, des signes ou figures libres, des idéogrammes et des écritures faisant référence à deux alphabets connus et pratiqués [songhaï et tifinagh], tantôt directement dessinés avec les doigts de la main sur le sable ou abandonnés selon la méthode du « dripping-sand » par un mouvement du corps entier, tantôt peints ou dessinés sur d’autres supports tels que le tissu tendu ou le papier.


    L’action a été dans le même temps saisie sur le vif par les deux photographes selon leur sens de l’improvisation et de la concertation, avec la diversité des techniques de captation propres aux types d’appareils qu’ils avaient sous la main (appareillage argentique et/ou numérique) et sans que ces derniers aient pu à un moment ou à un autre intervenir de manière directe sur le déroulement autonome et parallèle des deux peintres.




>DEUXIÈME PARTIE : L’ACTION du CHORÉGRAPHE



    Le déploiement chorégraphique qui a été envisagé en seconde partie s’est déroulé le lendemain sous la forme d’un solo. 


    L’action a consisté pour le danseur-chorégraphe à disséminer et/ou, dans la mesure du possible, tenter de faire disparaître l’ensemble des traces imprimées sur le sable par une composition entièrement libre qui s’est étirée sur une durée unitaire d’une trentaine de minutes en rapport à la ou les tonalité(s) thématique(s) choisie(s).


L’action a consisté de même pour le danseur-chorégraphe à organiser avec l’esprit d’un détournement spécifique à la danse un très large panorama de figures dans l’espace à l’appui des grands tissus tendus sur lesquels les deux peintres ont aussi imprimé des signes ou des figures. 


Ces deux actions chorégraphiques ont été à la fois vidéographiées et photographiées.


    A partir de cet ensemble de pièces, il a été envisagé une édition quadri-lingue (français, songhaï, tamashek et arabe) du livre des « ACTES DU DESERT ».



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A faire le tour du monde autour du vide, est-ce bien dans un océan de sable que nous écrivons pour voir aujourd’hui ?

PHOTOGRAPHIE                               

VIDEO                             

INSTALLATION                               

TEXTE                             

L’AUTEUR                             

Les Actes du désert / ©Jean-Pierre Hamon 2012 - Réalisation graphique : C.Galatry 2012